La Libre Belgique publiceerde afgelopen zaterdag een uitvoerig interview met GOB-Grootmeester Jef Asselbergh. De gestelde vragen waren op het eerste zicht niet echt verrassend of aanlokkelijk. Met vragen zoals 'Hoe vaak komen de loges samen', 'Hoeveel kost het lidmaatschap' en 'Waarom is het geheim zo belangrijk' komen we niets nieuws te weten en verraadt de interviewer enig gebrek aan diepgang en onwetendheid. Zo verwijst hij naar expliciete bewoordingen uit de Constituties van Anderson als actuele richtlijn van de maçonnieke arbeid vandaag. In de huidige context van tijd en ruimte zijn de Constituties eerder een symbool dan een uitdrukkelijke 'bijbel'. Ook worden er wederom 'bekende namen' genoemd. Wil iedereen daar alstublieft eens mee ophouden? Wat hebben we eraan wanneer we het over irreguliere vrijmetselarij in België vandaag hebben om te verwijzen naar het lidmaatschap van koning Leopold I, Mozart en Victor Horta? Waarom wordt altijd Voltaire genoemd die pas drie maanden voor zijn dood toetrad? Wat is het belang van dubieuze figuren zoals J. Edgar Hoover en Pinochet? Je zou even goed ook Amerikaans generaal en vrijmetselaar Douglas McArthur kunnen vernoemen die begin jaren 1950 ervoor pleitte om Noord-Korea nuclear te bombarderen.
Misschien wordt er - mogelijk correct - er van uit gegaan dat de lezer eerst (nogmaals) de kenmerken van vrijmetselarij in een notendop moeten worden uitgelegd. Pas verder in het interview wordt het interessant: hoe zit het nu met de vermeende maçonnieke invloed op het Franse politiek gebeuren? Hoe zit het met de geruchten over het vermeende lidmaatschap van Sarkozy? Getuige daarvan is mogelijk zijn handtekening, die bij gelegenheid met drie puntjes wordt aangevuld, zoals de toegevoegde afbeelding illustreerde. Nu, dat wil wel eens gebeuren dat op die manier een vrijmetselaar zijn handtekening plaatst, maar dat zal enkel het geval zijn in correspondentie tussen vrijmetselaars onderling, in de wetenschap dat buitenstaanders daar geen zicht op krijgen. Ik denk niet dat Sarkozy, in zijn functie als Frans president, op die manier zijn officiële documenten zou ondertekenen. En dan nog: ooit beweerde iemand dat de puntjes die Guido Gezelle in zijn handtekening plaatste ook indicaties waren van een of ander lidmaatschap. Hoe dan ook, in dit interview is deze vraag niet geheel onterecht, wetende dat er wel degelijk zeer courante contacten zijn tussen de Franse vrijmetselarij en het Elysée. Politiek gezien zijn er overeenkomsten tussen Frankrijk en Franstalig België, en het logelidmaatschap van de premier is geen geheim. Maar de maatschappelijke profilering van de Franse vrijmetselarij - zowel wat de irreguliere Obediënties betreft alsook de (voormalig) reguliere Grande Loge nationale française - is in vergelijk met de (Franstalige) maçonnerie in België veel explicieter en openlijk direct. Dat heeft in zekere zin te maken met de profilering van de Franse vrijmetselarij als toegewijde hoeders van de Republiek en al de daaraan verbonden waarden. In België is de - irreguliere - vrijmetselarij vooral de verdediger van de vrije waarden en de vrije gedachte. Deze principes zijn veel breder, individueler en veel moeilijker te definiëren. Vandaar dat een rechtstreeks ingrijpen in het politiek en maatschappelijk gebeuren vanuit de Belgische vrijmetselarij veel minder evident is. Bovendien is het statutair verboden: standpunten van religieuze of politieke aard zijn binnen de tempelmuren niet toegestaan.
Verder in het interview gaat het over symbolen. Een aantal interessante opmerkingen worden gemaakt, die vrij snel weer worden teniet gedaan door de verwijzing naar de maçonnieke betekenis van het Park van Brussel. Het is niet omdat er een passer in het grondplan staat dat de bouwheer een maçonnieke boodschap wou duidelijk maken.
Had de interviewer maar andere vragen gesteld: over de standpunten ten aanzien van vrouweninwijdingen in de GOB-loges bijvoorbeeld. Of over de verstandhouding met de RGLB. Of nog interessanter: over die met de andere irregulieren zoals Lithos. Of over vrijmetselarij en de lekenstaat. Of over de invloeden in het gemeenschapsonderwijs. Of over de relevantie van vrijmetselarij in de huidige maatschappij. Het gesprek met Asselbergh in De Tijd was in alle opzichten beter.
La franc-maçonnerie: Secrets, symboles et influence actuelle
Entretien : Dorian de Meeûs
Mis en ligne le 17/11/2012
"L’idée qu’on formerait un lobby est fausse"
Comment la franc-maçonnerie a-t-elle évolué face aux catholiques ? Comment se positionne-t-elle face aux débats de société d’aujourd’hui? Quelle est son influence réelle sur la politique et la magistrature ? Qui sont ses membres ? Mystères et idées reçues sur ses rites et symboles… Jef Asselbergh, Grand Maître du Grand Orient de Belgique (GOB), est "l’Invité du samedi" de LaLibre.beVous êtes le Président ou Grand Maître, dit aussi "Sérénissime", de l’Obédience du Grand Orient de Belgique. Ceci dit, vous n’êtes ni le chef, ni le porte-parole de ces maçons adogmatiques belges... Je suis le représentant du GOB, mais surtout le gestionnaire administratif au quotidien de cette fédération de loges. Il y a aussi le Grand Collège des vénérables maîtres, qui réunit les présidents des 111 loges adogmatiques. Celui-ci régit l’ordre du jour de l’Assemblée générale, l’organe suprême et législatif du GOB, qui compte quelques 10.000 membres sur les 20 à 25.000 francs-maçons de Belgique. (NDLR : chaque frère est libre des ses opinions politiques et religieuses. Si le GOB est adogmatique, dans d’autres obédiences ou pays (G-B), la croyance en un Dieu unique/Grand Architecte est la règle.)Les loges se réunissent à quelle fréquence ? Une fois par semaine. D’autres, 2 fois par mois. Disons que tous les jours de semaine, des milliers de francs-maçons se réunissent dans leurs loges. C’est une activité très intense. Et coûteuse ? La cotisation annuelle varie entre 150 et 250 euros par an. Elle permet de financer les locaux, temples, le chauffage, les réunions hebdomadaires, le fonctionnement de l’Obédience,… Vos loges (asbl) recrutent-elles intensivement ? Non, on privilégie la qualité du travail à la quantité des membres. On ne fait pas de prosélytisme, mais du recrutement tout de même. Certains candidats frappent eux-mêmes à notre porte. La procédure de sélection est importante. La loge qui reçoit un candidat fait un premier examen et test de fiabilité. Ensuite, tout franc-maçon belge aura connaissance de cette candidature et pourra – si nécessaire – partager une information à son sujet. Exemple, un Anversois qui viendrait se présenter à Bruxelles car il a des choses à se reprocher… cela ne passerait pas. Ce serait trop simple ! On communique les noms entre loges et en discutons ensuite oralement au sein de celles-ci. Si j’étais maçon, vous le sauriez, contrairement à mon entourage direct. Pourquoi un tel secret autour de l’identité des membres ? Il y a 2 raisons à cette discrétion. Tout d’abord, vu que c’est un laboratoire de pensée, l’interdiction de rapporter ce qui se dit en loge permet cette liberté d’échange et d’expression. Un politicien ne parlerait pas s’il craignait qu’un journaliste de la même loge reprenne ses propos. Ensuite, nous traînons derrière nous un passé marqué par les persécutions nazies. D’autres croient encore aujourd’hui en un soi-disant complot judéo-maçonnique. Le secret suscite le fantasme du gros complot ou de la recherche du Graal. Les romans surfent sur ces thèses. On a découvert très récemment que la première chose que les nazis aient faite en occupant les villes occidentales, c’était de mettre la main sur nos archives. Tenez-vous bien, ils croyaient que dans le Savoir maçonnique figurait le secret du Graal et de l’alchimie. Celui qui pouvait mettre la main dessus deviendrait le Maître du Monde. Ils étaient fort déçus, car il n’y a rien de tout cela. On y trouve juste qu’à telle date, un Frère a planché sur tel sujet dans sa loge, etc. (rires) Ca vous amuse quelque part…Non, cela aurait pu nous amuser, si cela n’avait pas coûté des vies. Quel est l’intérêt pour un homme d’être franc-maçon ? Celui de participer et s’enrichir à travers un échange d’idées. Il peut poser des questions et surtout écouter les autres et se remettre en question. Chacun fait ce qu’il veut de ce qu’il aura entendu. En clair, « corrigez-vous vous-même et la société sera meilleure ! ». Il s’engage ainsi dans des valeurs humanistes et universalistes. En France, on dit qu’aucune décision politique importante ne peut être prise sans ‘la bénédiction des francs-maçons’…C’est excessif ! J’imagine mal que quelqu’un comme Sarkozy ait régulièrement contacté les obédiences pour savoir ce qu’il devait ou pas faire. Il faut toujours voir et comprendre les loges à partir de la société dans laquelle elle vit. Mais surtout, la France n’est pas la Belgique ! Ca se ressent dans la franc-maçonnerie française qui, traditionnellement, prend régulièrement des positionnements politiques ou sociétaux. (NDLR : l’initiation présumée de Nicolas Sarkozy à la franc-maçonnerie n’a jamais été confirmée, mais des rumeurs circulent car il signait « avec 3 points » certains documents)Selon certains, nos lois sur l’avortement et l’euthanasie avaient été décidées « en loge ». Concrètement, je ne conteste pas qu’on ait eu de nombreuses discussions sur ces thématiques sociétales. C’est même normal, car c’est un fait de société. Puis, certains ont exporté ce sujet en dehors de la loge… mais à titre individuel uniquement! Donc, je conteste que ce débat ait été imposé aux politiques par les maçons. L’idée qu’on formerait un lobby commun est fausse. Je peux être ‘pour’ et mon voisin de loge ‘contre’. De plus, il n’y a pas de vote de résolution, ni recherche de consensus, ni prise de position,… Nous n’avons pas ce pouvoir ou cette intention. En tant que profanes (non-initiés), on peut s’étonner que des hommes d’un tel niveau se réunissent chaque semaine… sans avoir le moindre objectif d’influencer quelque chose sur le plan politique, judiciaire ou économique. C’est justement ça qui est compliqué à comprendre. Nous ne nous réunissons pas dans un objectif d’entente ou de consensus. On y trouve des opinions très différentes : socialistes, libérales,… Si vous rassemblez 10.000 personnes, vous avez un échantillon de la société belge, soit avec ses idées différentes et opposées. On ne sort pas du temple en disant « Ca, c’est notre position ! » Je dirais que les Cercles d’anciens étudiants ont encore plus d’influence que nous, car leurs membres sont homogènes. Les francs-maçons ne sont pas surreprésentés au sein des conseils des ministres, des palais de justice et des hôpitaux ? Non, ce sont les plus visibles. Vous ignorez une telle appartenance pour un professeur, un employé, un chauffeur de bus, un coiffeur,… Vous ne vous posez même pas la question. Ensuite, ils ne viennent pas en loge pour des préoccupations professionnelles, mais pour développer le fait qu’ils sont humains.Votre ‘Bible’, si je peux me permettre l’expression, ce sont les Constitutions d’Anderson. Or, il y est écrit « Dans des conditions identiques, donne la préférence à un Frère pauvre… avant toute autre personne dans le besoin. » Cette règle est dépassée ! Cela tend à confirmer que les maçons s’entraident… et qu’il faut en être pour réussir parmi eux. Je ne peux pas dire qu’il n’y a pas de favoritisme, car je ne peux pas parler pour les autres Frères. Celui qui ferait ça se trompe et le regrettera vite. Faut remettre cette phrase dans son contexte historique, car il y est aussi dit qu’on doit protéger et aider un Frère qui serait impliqué dans un complot contre le gouvernement. A l’époque, il y avait des complots. Ce problème est résolu depuis la mi-18ème siècle. Cela n’a rien à voir avec les francs-maçons actuels. Depuis plusieurs années, la franc-maçonnerie se dévoile davantage. Est-ce un processus difficile pour les Frères ? Oui, c’est une démarche encore assez difficile, car il n’est pas évident pour encore beaucoup de croyants d’accepter le fait maçonnique… même si depuis plus d’un siècle, la franc-maçonnerie belge ne joue plus aucun rôle politique. Ici, on peut avoir une croyance, mais on la laisse au vestiaire. Le Vatican interdit aux catholiques de s’inscrire dans une loge maçonnique. C’est même considéré comme un ‘péché grave’ (Congr. De la Doctrine de la Foi, Cardinal Ratzinger, Rome le 26 novembre 1983). Je pense qu’il y a relativement peu de croyants au GOB. Il y a des juifs, des musulmans, des protestants,… et cela ne m’étonnerait pas qu’il y ait quelque part l’un ou l’autre catholique. L’essentiel, c’est d’être adogmatique et d’accepter une opinion opposée à la sienne. Selon vous, pourquoi les relations avec l’Eglise catholique sont-elles si compliquées ? Il ne faut pas oublier qu’au 18ème siècle la franc-maçonnerie est la première association de la société civile à avoir vu le jour en dehors des structures ecclésiastiques et sociales (Gildes,…). Cette libre association, qui s’intéresse à la philosophie et aux sujets de société, ne réjouit pas l’Eglise qui avait à ce moment-là le monopole de ces débats. Tout commence là. Nous n’avons jamais exclu la religion… c’est elle qui s’est opposée à la franc-maçonnerie. En Belgique, l’Eglise catholique a dit en 1839 que ses fidèles ne pouvaient pas être franc-maçon. Ce n’est pas nous qui avons dit cela… Il s’est fait que des curés et des évêques nous ont quittés. Aujourd’hui, on se parle, mais on ne s’entendra pas forcément et ne sera pas d’accord. Les francs-maçons ont-ils évolué avec leur temps ? L’obédience et ses membres évoluent avec la société : aristocratique au 18ème, bourgeoise au 19ème et davantage démocratique au 20ème siècle. Nous avons maintenant aussi quelques immigrés dans nos loges. (NDLR : Parmi les Frères, on citera Léopold Ier, Mozart, G. Washington, Voltaire, Pinochet, J. Edgar Hoover (FBI) ou encore Victor Horta)J’aimerais connaître l’opinion des francs-maçons sur la laïcité face à l’islamisation, les négociations budgétaires et l’avenir de la Belgique, mais vous n’avez pas de mandat pour être ce porte-parole. Cela dit, vous évoquez beaucoup ces sujets en loge? Oui, l’Islam comme phénomène sociétal fait régulièrement l’objet de réunions. Le contraire serait honteux. Après, quelle position adopter ? La plus simple ou simpliste est de dire qu’on ne va quand même pas accorder à cette religion des droits qu’on a réduits aux catholiques. Mais, comme la société, on doit apprendre à comprendre l’Islam et son rôle dans la société, qui n’est pas comparable à celle de l’Eglise. Les francs-maçons ont-ils des œuvres caritatives pour aider les victimes de la crise, comme l’Eglise catholique ? Oui, la solidarité et la charité sont des clés de voûte de notre fonctionnement. Bien sûr, avec 25.000 membres, les ressources ne sont pas énormes. On soutient des projets pour sans-abri, handicapés,… mais il est essentiel pour nous que cette charité se fasse de manière discrète. Pour nous protéger, mais aussi protéger celui qui reçoit les dons, car il n’en est pas forcément fier. Les symboles utilisés par la franc-maçonnerie participent pleinement à alimenter le mystère et les fantasmes. L’expression « plancher sur un sujet » en vient. En fait, le jargon maçonnique est essentiellement emprunté à la construction, comme celui de « tailler sa pierre », de « grand architecte »,… Ici, on mettait sur une « planche » le sujet à l’ordre du jour de la loge. Si vous lisez le traité d’architecture du Romain Vitruve (1 siècle av J.C.), vous reconnaîtrez de nombreux termes maçonniques, car ce livre a inspiré les fondateurs! C’est par exemple Vitruve qui indique que l’autel se situe à l’Est, soit à l’Orient. C’est lui aussi qui explique que l’architecte est là pour mettre de l’ordre dans le monde matériel. Il explique que l’architecte doit avoir les qualités de force, de sagesse et de beauté s’il veut accomplir du beau travail. Crédit photo: http://www.gob.be/On retrouve le symbole des 2 colonnes dans les loges.Dans la Bible, à propos de la construction du Temple de Salomon, il est question de 2 colonnes sur le parvis, décorées de grenades. On retrouve ici l’origine chrétienne des fondateurs. Le sol en damier noir et blanc fait référence aux oppositions qui existent en tout: bien-mal, lumière-obscurité,... A chaque opinion ou thèse, il est donc possible d'opposer son contraire.Puis les incontournables équerres, compas, « G »… et triangles, qu’on retrouve aussi dans la structure du Parc royal ou à l’ULB (logo et certains bâtiments) L’interprétation la plus courante est la Géométrie. Ces symboles classiques sont des outils dans notre réflexion et rituel. Il ne faudrait pas non plus croire qu’un maçon se cache dans le coin de chaque triangle. Pour le Parc royal, je crois que c’est une légende. L’Esprit saint est aussi représenté par un triangle chez les Chrétiens. Pareil pour l’œil dans le triangle, il était présent en Egypte et dans le symbolisme chrétien. Ces symboles sont des outils, pas un but. Pas un but ? Pourtant, le franc-maçon signe avec « 3 points » pour être identifié. Vous le faites ? Bien sûr que non. Les 3 points, c’était pour se faire connaître, mais cela ne se fait presque plus à cause des ordinateurs… ou alors dans notre communication interne. Le cas échéant, cela pourrait être un moyen de pression sur le destinataire du courrier. Faudrait demander à ceux qui le font… mais personnellement, je ne comprends pas cet argument. Si je reçois une telle lettre ‘en tant que catholique’, cela aura plutôt tendance à desservir celui qui l’envoie. Il croit pouvoir m’impressionner avec ces 3 points ? J’aurais plutôt une attitude de rejet.Entretien : Dorian de Meeûs
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